On ne parle plus maintenant de drogue «dure» (comme l'héroïne, la cocaïne) et «douce» (comme le cannabis). Les premières entraînaient une dépendance psychique et physique forte, un risque de mort par surdose et des comportements dangereux, la seconde une dépendance psychique faible et pas de mort par surdose et peu de danger social.
On parle aujourd'hui de substances psycho-actives, qui agissent sur le cerveau et modifient le comportement.
Toutes ces drogues ont des effets, qui leur sont propres et l'on ne peut nier l'impact social de ces drogues dites douces aujourd'hui (un accident de la route mortel sur 8 avec le cannabis et autres désordres sociaux).
Le cannabis agit chez l'homme parce qu'il existe sur ses cellules des récepteurs pour une substance qu'il contient, le Tétrahydrocannabinol ou THC. Et donc, si ces récepteurs existent, c'est que l'homme peut lui-même produire ce genre de substance, ce sont des endocannabinoïdes.
Ce qui différencie un médicament d'un autre produit, c'est la dose. On sait que tout médicament est une substance psycho-active et peut donc, potentiellement entraîner une dépendance, mais c'est la dose qui fera les effets actifs tout autant que secondaires.
Dans la tradition, le cannabis était fumé, sans que les effets qui commencent à être décrits aujourd'hui ne soient notés, parce que la dose de THC était faible. Aujourd'hui, ces concentrations augmentent avec leur cortège d'effets secondaires.
Substance et individu, l'histoire d'une rencontre
Qui dit récepteurs cellulaires dit aussi sensibilité individuelle et donc la difficulté à prédire de manière sûre les effets d'une drogue.
Mais, justement la question essentielle n'est-elle pas : pourquoi cette rencontre ? Et surtout : que cherche-t-on quand on veut la voir perdurer ?
Si la première rencontre peut être le fruit du hasard, de l'opportunité, de « faire comme les copains » ou toute autre raison, le lien que l'on veut garder reste le même pour le cannabis : la détente, la douceur de vivre retrouvée.
Ouf, respirer, ne plus penser, se détendre, faire que ce produit donne au cerveau les informations dont il a besoin et donc activer ces récepteurs qui, puisqu'ils existent, pourraient fort bien fonctionner autrement, par la seule volonté de l'homme.
Ne parle-t-on pas d'usage « récréatif » du cannabis? Comme la récré qui permet aux enfants de souffler et éliminer les tensions liées à l'attention qu'ils ont dû avoir en classe ?
Mais il y a aussi parfois dans cette détente penser mieux, faire des associations qui amènent la solution au problème qui taraude. Il y a aussi pour certains le soulagement des douleurs.
Sympa donc la drogue, douce, douce la vie et l'on retrouve le rire joyeux de l'enfant.
Retour sur terre
Après avoir été sympa donc, la drogue douce commence à devenir gênante. Et ce sera les effets que l'on décrit, somnolence, troubles de l'attention, de la mémoire, la vigilance. Tout cela n'est-il pas, en réalité, le sommeil de la conscience ?
La question reste donc : pourquoi je continue ?
La réponse est dans l'effet : la détente, l'oubli des problèmes et la libération de l'esprit, le rire. Ce que je ne peux me procurer seul, ce que je ne peux plus avoir parce l'environnement est stressant, parce que je n'en peux plus de mes parents, parce que la vie est dure, parce que ma sensibilité est à fleur de peau et que parfois je ne me rends même plus compte de tout cela.
Parfois la vie change, la situation s'améliore (on quitte les parents !) et de fait plus besoin de l'aide du faux ami.
Mais parfois on continue, toujours pour les mêmes raisons, ne pas aller voir à l'intérieur ce qui est si dur, ce qui est si difficile que l'on ne peut plus supporter et surtout pourquoi on le subit encore.
Comme pour toute drogue, toute aide au cerveau qui viendrait de l'extérieur, ce sont les questions à se poser : pourquoi et que puis-je faire ?
Prendre la solution par l'extérieur engendre toujours la dépendance et ne résout rien au problème, jamais.
La détente, la quiétude de l'esprit peuvent venir en éliminant de sa vie les éléments stressants, en acceptant ce que l'on ne peut changer, en « respirant dans sa tête » pour mieux réfléchir, en se posant un peu.
Chercher la douceur en dedans, c'est retrouver la distance face aux événements, en comprendre le sens, y répondre au mieux et faire que le cerveau détendu, on pense mieux.
Vivre ce qui est à vivre, en s'étant détaché des éléments perturbateurs et faire que la machine mentale fonctionne bien pour produire ses propres endocannabinoïdes, cela est possible par tous, pour tous.
Ce n'est donc pas, comme toujours la drogue qui est le problème c'est le pourquoi j'en ai besoin et pourquoi je ne peux m'en passer. La drogue n'est que l'apparence, l'essentiel est ailleurs, dans la tête de la personne, les raisons de son besoin sont dans la vie de la personne.
Pour les parents, un ado qui a besoin de cela vit des tensions, des difficultés à vivre même si la vie paraît douce. La dureté est parfois évidente, une situation économique difficile, des conflits incessants entre les parents mais parfois plus subtile, moins connue : dureté mentale passant par des obligations, des ordres, forte exigence de résultats, d'une tenue à avoir...
Ce sont des pressions auxquelles le jeune veut échapper. Ne plus se prendre la tête avec tout cela, s'évader enfin par les moyens qu'il va trouver, trop facilement parfois à sa disposition.
Car bien sûr, si ces moyens sont pris comme substituts de solution c'est parce que la parole n'est pas possible, n'est plus possible.
Parties dans les volutes "déliciogènes" de la fumée de cannabis, les pensées qui auraient dû être paroles s'envolent et ne viennent plus tarauder dans la tête.
Le dialogue va emmener la connaissance de soi pour tous, les parents ignorants leur part dans le mal être de l'enfant, l'adulte dans la recherche inconsciente d'un bonheur qu'il ne peut obtenir naturellement....
Apport du soin énergétique
Accompagné d'une parole véritable, il aide à se guérir.
Le soin détend, permet défaire les bocages mentaux, les obligations à vivre, à faire. ouf, on respire un peu plus à l'aise.
La parole ramène à la conscience les causes de ces situations de vie difficiles parfois non vues et les moyens à mettre en œuvre pour y remédier (souvent la parole à reprendre).
Mettre les mains sur la tête de la personne, quand on a certains dons, c'est lui «prendre la tête» (dans un tout autre sens du terme) pour la remettre au niveau où elle devrait être, naturellement, dans un état d'esprit à la fois apaisé et performant.
C'est faire comme Tempérance, l'ange du Tarot de Marseille, doucement, légèrement.
Bien sûr, ceux qui veulent rester jouer avec les petits copains dans la cour de récré sont libres de le faire...
Enfin sont-ils vraiment libres ???
Tempérance, c'est pour la première fois, dans le cheminement de l'homme que représente le Tarot de Marseille, l'apparition de l'ange agissant en l'homme (il y a eu l'Amoureux un peu avant, mais au-dessus de l'homme).
Ange, part spirituelle, autrement dit au-dessus de ce mental qui s'agite, se tend, Tempérance amène la détente, la mise à distance, un souffle nouveau et léger dans la tête.
Tempérer permet aussi de mieux juger les situations. Tempérer comme mettre de l'eau dans son vin, amoindrir les effets des soucis, des tensions, tout cela est possible par l'homme qui fait le chemin vers lui-même et retrouve des possibilités naturelles qu'il avait oublié avoir, pris dans la ronde du monde.
Élévation, distance, nous quittons le mental pour commencer à entrer dans le spirituel, le vrai.
Mais attention l'ange peut être tellement agréable que l'on oublie de redescendre sur terre, et nous pouvons auto-induire en nous les mêmes effets que les drogues douces : planer, rester dans les hauteurs de l'esprit en oubliant que la vie se joue « en bas ». Tellement bien dans ces bras-là que, comme avec la drogue, c'est l'endormissement de soi, la mise en sommeil de la conscience plus grande qui devrait arriver, l'auto-hypnose, tout va bien....
Alors la Tempérance pour tempérer, modérer aussi ces moments de détente, c'est encore ne pas perdre la tête.
Bien sûr Tempérance nous enseigne aussi bien d'autres choses, mais pour un autre jour.......
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